Vidéos des Journées pédagogiques de l’APEG 2017

Jeudi 2, vendredi 3 février 2017

Lycée Bessières, 70, bd Bessières, 75017 Paris

 

« Penser et entreprendre au féminin »

 

Pourquoi enseignez-vous l’œuvre de Keynes et pas celle de Joan Robinson, sa collaboratrice ? Citez-vous dans vos classes Mary Parker Follett et sa théorie sur les conflits dans les organisations ? Elle a pourtant été qualifiée par Peter Drucker d’ « étoile la plus brillante au firmament du management ».

Dans notre société, les femmes sont généralement dévalorisées. Tous temps de travail confondus, elles touchent au total un salaire 25% moins élevé que celui des hommes. L’Éducation nationale n’est pas épargnée par les inégalités : le pourcentage de femmes accédant à la hors-classe est inférieur à celui des hommes. Plus on monte dans la hiérarchie professionnelle, moins on trouve de femmes.

Et pourtant, les filles réussissent mieux que les garçons à l’école. Mais cette bonne performance ne se retrouve pas dans les autres sphères (professionnelle, politique, associative, etc.). Bref, la réussite scolaire des filles par rapport à celle des garçons, résultante du système éducatif, ne se matérialise pas ailleurs.

 

A travers des conférences, des table-rondes et des ateliers pédagogiques, les JP ont proposé en 2017 de réfléchir sur la place des femmes dans la société. Pourquoi sont-elles si peu valorisées ? Comment faire pour que leurs œuvres soient mieux reconnues ? Certaines femmes réussissent bien dans l’entreprise, dans le monde politique, dans l’enseignement, dans les associations. Comment parviennent-elles à des postes d’autorité ? Comment surmontent-elles les contraintes sociales ? Quelle place leur faire dans nos enseignements ?

 

Quelle place pour les femmes dans la société ?

 

Compter ou conter le travail des femmes ?

Monique Méron, auteure de « Un siècle de travail des femmes en France 1901 – 2011 », statisticienne à l’INSEE

Les femmes travaillent-elles beaucoup plus en 2015 qu’en 1950, 1920 ou 1901 ? Comment a évolué la division sociale du travail entre hommes et femmes depuis le début du XXème siècle? Quelles tendances, quelles spécificités peut-on lire à propos des trajectoires professionnelles, des emplois et du chômage des femmes ? Chiffrer le travail des femmes n’est pas purement technique : là aussi, le chiffre est politique.

 

Le temps, facteur d’inégalités femmes / hommes dans le travail ?

Sylvie Brunol, dirigeante CGT

Comprendre comment le temps des femmes et sa découpe (travail, famille, loisirs, engagement, temps pour soi etc.) peut être un facteur d’inégalités entre les femmes et les hommes.

 

 

Quels mécanismes d’orientation des filles ?

Elisabeth Perrin, conseillère d’orientation psychologue et membre de la direction de l’ACOP-France

 

Pourquoi dans la filière technologique les garçons vont plutôt vers la terminale gestion et les filles vers celle de CGRH ? Que se passe-t-il dans les autres filières ?

Les professeurs sont-ils responsables de l’inégalité filles / garçons dans le système scolaire ?

 

 

Quelle est la place des femmes dans le savoir économique ?

 

L’apport inestimable des auteures en management

Marc Mousli, auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Diriger au-delà du conflit, Mary Follett, pionnière du management et Les grandes figures du management ; prospectiviste indépendant, créateur et animateur du café de la prospective, chroniqueur à Alternatives économiques.

 

Jane Addams (1860 – 1935), prix Nobel de la Paix 1931, Mary Parker Follett (1868-1933) méritent vraiment d’être connues. Citons aussi Lilian Gilbreth (1878-1972), Christine Frederick (1883-1970), Paulette Bernège (1896-1973), plus près de nous Edith Penrose (1914-1996). Mais bien d’autres méritent de sortir de l’ombre.

 

 

Joan Robinson, économiste rebelle

 

Sophie Boutillier économiste et sociologue, chercheuse à l’Université de Lille1 , co-auteure avec Blandine Laperche de L’économie rebelle de Joan Robinson et de nombreux autres ouvrages. Exposé préparé en collaboration avec Blandine Laperche, professeure à l’Université de Dunkerque.

 

De par son œuvre prolifique et ses multiples engagements, cette économiste britannique a été l’une des protagonistes des controverses économiques et politiques qui ont traversé et façonné le XXe siècle. Elle a pris le parti de l’histoire pour proposer une méthode d’analyse et de compréhension des rapports économiques et sociaux à partir des travaux de Keynes, et aussi de Marx ou de Kalecki. Elle s’est aussi interrogée sur la science, l’idéologie, la politique, l’imperfection économique, le progrès, l’injustice.

 

 

Donner à l’économie sa part féminine

 

Jézabel Couppey Soubeyran, Economiste, maitre de conférences à l’Université de Paris 1, membre du CEPII, conseillère scientifique au Conseil d’analyse économique. A publié de nombreux ouvrages scientifiques ou grand public et en particulier L’économie pour toutes.

 

Les femmes comptent plus pour l’économie que l’économie ne compte pour elles. Elles ont pris place dans la vie économique au XXème siècle mais celle-ci reste étroite. A tous les niveaux hiérarchiques, elles doivent accepter des salaires inférieurs à ceux des hommes. Certaines ont réussi à briser le plafond de verre. Mais à quel prix ? Par ailleurs, les femmes comprennent plus mal que les hommes la « langue » économique. Il faut donner à l’économie sa part féminine.